FENETRE = DANGER

Par Mélanie Correia , Auxiliaire vétérinaire, professeur à l’IFSA
Un danger de l’été moins commun mais pas moins dangereux pour votre chat : la fenêtre à soufflet (ou Vasistas).

Fenêtre à soufflet
En effet, avec les chaleurs, rien de moins normal que d’ouvrir ses fenêtres ; phénomène qui incite nos petits félins à vouloir s’échapper pour pouvoir profiter du bon air. Cependant, ce type de fenêtre offre un réel danger à votre animal.
Certains chats ratent leur saut ou n’arrive tout simplement pas à se faufiler et se retrouvent donc coincés dans la fente de la fenêtre.
L’animal coincé se retrouve donc avec la circulation sanguine coupée au niveau de la partie en contact avec les bords de la fenêtre (généralement au niveau de l’abdomen ou en avant du bassin). Ce problème entraîne un non renouvellement du sang en arrière de la zone comprimée. L’arrêt de la circulation empêche l’arrivée de nutriments et d’oxygène.
Afin de pallier cet arrêt, le corps tente de produire de l’énergie même en l’absence d’oxygène et il va produire un déchet : l’acide lactique. La production de cet acide lactique a deux conséquences : la libération de potassium (dangereux pour le cœur) quelques minutes après la compression et le risque de dégâts au niveau de la zone comprimée.
Le danger existe lorsque vous allez « libérer » le chat : la circulation reprenant ses droits, le potassium produit peut provoquer des troubles cardiaques voire un arrêt et donc le décès de l’animal dans les minutes qui suivent la libération.
Aussi, la compression traumatise les tissus et provoque la stagnation du sang : il existe alors un risque de thrombose (formation d’un caillot de sang) qui peut être libéré dans la circulation lorsque la compression est levée.
De plus, la compression des nerfs, et des vaisseaux peuvent provoquer une paralysie des membres postérieurs (lors de compression très longue), une nécrose (nécessité d’amputer l’animal) ou encore une douleur extrêmement importante (comme lors de fourmillement dans les jambes).
Si vous êtes confronté à cette situation : premièrement il ne faut pas libérer votre animal tout de suite ! (à cause de la reprise de la circulation). Il faut que vous puissiez déterminez l’heure de l’écrasement (dans la mesure du possible car cela détermine la gravité des lésions ainsi que le pronostic vital de l’animal). Il faut être aussi précis que possible. Ensuite, il faut que vous contactiez le vétérinaire le plus proche de chez vous afin qu’il se prépare à votre arrivée dans les plus brefs délais (il s’agit d’une urgence vitale !).
Enfin, libérez votre animal, placez-le dans une cage de transport et partez immédiatement chez le vétérinaire qui vous attend. Si jamais, l’animal devait faire un arrêt cardiaque lors du transport, tout sera déjà prêt pour qu’il puisse tenter une réanimation et le temps écoulé entre la libération et une potentielle défaillance peut vous laisser le temps d’arriver à la clinique avec votre chat encore vivant (d’où l’intérêt de libérer votre chat à la dernière minute).
Comment y remédier ?
Deux solutions s’offrent à vous :
  • mettre en place une sorte de plateforme permettant à votre chat d’avoir un appui stable aux abords de la fenêtre
  • condamner l’accès à cette fenêtre en enfermant l’animal dans une autre pièce ou en mettant un filet.

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